Si c'est un homme (Michel Nunzio)


Michel a de la testostérone, et il a envie de dire aux Pasionarias ce qu'il en fait.

Je suis un homme. C'est pour ça que j'écris ici. C'est parce que j'en ai. De la testostérone. Les femmes aussi me direz vous et certaines plus que certains hommes. Mais j'en ai une plus grande. Une plus grande quantité de testostérone. Et de toute manière si Marlène, Florence ou Juliette avaient voulu écrire ici en faisant prévaloir cette qualité, j'ai une meilleure allonge. Et toc.
Ne croyez pas que ce soit facile d'en avoir (là vous pensez ce que vous voulez au choix : testostérone ou couilles) ; que faire quand on est un homme et que sa finalité est d'emballer ?

Que ce soit la femme de sa vie, la brune super-sexy qui est assise à deux rangées de moi et qui écoute de la musique au casque dans le TGV où j'écris péniblement ces lignes au stylo bille parce que ça bouge bordel, ou le plus de filles possible en une semaine de vacances ? Parce que malgré l'évolution du comportement général des femmes qui fait qu'il y en a de plus en plus d'entreprenantes, c'est aux hommes d'aller au boulot, et qu'on ne me parle pas du clignement d'œil qui veut tout dire et qui fait la moitié du travail, c'est humiliant pour ces hommes qui suent et qui souffrent des semaines pour conquérir l'élue de leurs cœurs, ou d'ailleurs. Bref, que disais-je ? Oui : que faire pour approcher de près une personne de sexe opposé au mien (et s'il est à l'opposé comment fait-on pour les rencontres ?) ? Etre un homme, un vrai ? Ou un faux ?
Quand je dis " faux " je parle des métrosexuels. " Métrosexuel " est un mot qui a été inventé il y a une quinzaine d'années pour sa ressemblance avec " homosexuel " (on garde la racine, on met un nouveau préfixe) pour désigner les hommes qui se donnent des allures homos à dessin. Le dessin étant de piéger une demoiselle qui aura baissé sa garde en croyant avoir à faire à un homosexuel ou au moins à quelqu'un de sensible (ce qui est très difficile, imaginez David Beckham doté de sensibilité...)


C'est vache.

Un métrosexuel est donc un type qui s'épile partiellement ou totalement, met des vêtements près du corps et de la crème. De la crème hydratante, antirides ou après-rasage en baume. C'est ce que ne mettaient pas nos ainés. Du coup, ils avaient l'air d'hommes, de vrais...enfin... de types de cinquante ans alors qu'ils en avaient quarante selon l'échelle de valeur actuelle et que maintenant, à quarante on a l'air d'un trentenaire à bouteille grâce à la cosmétique, merci.
C'est bien, tout de même, ces types qui prennent des risques, car ça nous permet de ne garder que le bon.

Parce que les femmes, depuis le temps, ont compris et ne se laissent plus prendre, ne trouvent plus attirant (parce que ça l'a été un moment au début, vous savez quand quelque chose est nouveau...) un homme qui a passé plus de temps qu'elles dans sa salle de bain, un mec tiré, très visiblement, à quatre épingles. Alors on garde la crème pour paraître frais, on passe autant de temps qu'avant dans la salle de bain MAIS pour avoir l'air de ne pas y être passé, ou peu : le minimum. Et on change de concept, on passe à l'übersexuel, de David Beckham à George Clooney : Pas rasé, pas forcement épilé bien habillé mais pas qu'avec du D&G et des pompes vernie. Finalement, le naturel revient, mais comme je le disais, un naturel travaillé avec gommages, masques et crèmes en tous genres, il y a des choses acquises mais c'est toujours un peu honteux : il faut paraître tout de même vrai mec et si une femme est amenée à entrer dans la salle de bain d'un de ces hommes (je ne réécrirai pas " übersexuel ", ça fait quand même concept à la con avec des mots étrangers pour faire savant), elle n'y verra pas plus de choses qu'un peigne, une bouteille de parfum et du gel à raser accompagné de son après-rasage, on ne va pas tout exhiber non ! D'autant plus que j'achète encore des produits pour filles, oui, c'est moins cher à quantité égale et les formules sont éprouvées.


Quoiqu'il en soit, il reste une chose qui me dépasse : c'est qu'avec tout ces efforts, fruit de dizaines et dizaines d'années de travaux de compréhension et d'adaptation au sexe opposé, c'est que quand Sébastien Chabal sort, même en short dégueu, en sueur et pas coiffé, elles tombent toutes. Voilà. Ah non... pour ceux qui veulent savoir : la fille du TGV s'appelle Céline, elle est étudiante en orthophonie à Nice et descendait de Lille où ses parents vivent. Elle écoutait du Émilie Simon. Elle a bon goût...

Michel Nunzio

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